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Restauration de l’Hôtel Biron

L’hôtel Biron rouvre ses portes après trois ans de travaux. Une restauration complète des sols aux plafonds, avec un parcours muséographique fluide, offre un nouveau regard sur l’oeuvre visionnaire du sculpteur Auguste Rodin (1840-1917).

Ré-ouverture du musée Rodin

A compter du 12 novembre 2015 (entrée libre pour tous ce jour-là !)

Musée Rodin, 77 rue de Varenne, Paris 7e

L’hôtel Biron rouvre ses portes après trois ans de travaux. Une restauration complète des sols aux plafonds, avec un parcours muséographique fluide, offre un nouveau regard sur l’oeuvre visionnaire du sculpteur Auguste Rodin (1840-1917).

Pour cette restauration du bâtiment que Rodin avait choisi lui-même pour présenter ses oeuvres, Catherine Chevillot, directrice du musée Rodin, a mis la priorité sur cinq points : « respect du lien de Rodin à cette architecture telle qu’il l’a connue et occupée, de l’interaction entre le jardin et les salles ; jeu de la lumière naturelle ; discrétion du dispositif muséographique, parcours simple alliant le chronologique et le thématique, qui se prolonge dans la nature paisible du jardin. »

RODIN A L’HOTEL BIRON

L’hôtel Biron appartenait à la congrégation du Sacré Coeur de Jésus qui y enseignait aux jeunes filles de l’aristocratie. En 1904, la loi supprime les congrégations enseignantes ; les religieuses doivent quitter les lieux. Le bâtiment est alors loué à des artistes qui en font leur atelier ou leur logement. Apprentis artistes côtoient des célébrités comme Henri Matisse, Isadora Duncan, Jean Cocteau. A partir de 1908, Rodin loue plusieurs salons du rez-de-chaussée et s’y rend chaque jour depuis Meudon, où il réside.

En 1911, l’Etat devient propriétaire des lieux. Il affecte la partie sud du jardin au lycée Victor Duruy et menace les locataires de les expulser. Rodin est le seul à résister. Il réalise un tour de passe-passe en léguant la totalité de ses oeuvres à l’Etat. Après de longs débats, ce dernier accepte la donation et l’Assemblée nationale vote la création du musée Rodin à l’hôtel Biron. Le rêve de Rodin se concrétise deux ans après sa mort, le musée ouvrant ses portes le 4 août 1919.

MUSEOGRAPHIE ET NOUVELLES SALLES

L’éclairage a particulièrement été soigné : pour la première fois dans un musée, l’éclairage à base de LED est piloté par un système informatique pour faire varier l’intensité et/ou la température de couleur en fonction de la lumière naturelle. Salle par salle, oeuvre par oeuvre (suivant qu’il s’agit d’un marbre ou d’un bronze), projecteur par projecteur !

Pour les cimaises, Farrow & Ball ont créé un gris taupe qui se marie avec les boiseries en chêne ciré tandis que le gris vert domine au second étage pour mettre en valeur les bronzes et marbres. Seule une des nouvelles salles, consacrée à la reconstitution du pavillon de l’Alma lors de l’Exposition universelle de 1900 tel que Rodin l’avait aménagé, porte des murs blanc crème.

Autres nouveautés : la reconstitution de l’hôtel Biron au temps de Rodin d’après des photographies d’époque, donnant un aperçu du désordre (qui reste relatif car on est dans un musée) de son atelier ! Une galerie de dessins et de photographies se faufile entre les salles principales et une salle est consacrée aux peintures chères à Rodin dont Belle-Ile-en-Mer de C. Monet et Le Père Tanguy de V. Van Gogh (d’après l’un des conservateurs du musée, des touristes paient l’entrée du musée juste pour voir cette oeuvre !).
Enfin,un salon ovale confronte la pratique de la sculpture par l’artiste avec son activité de collectionneur passionné d’Antiques  (le musé en possède 6.466 pièces !), dans un esprit de cabinet de curiosité. Ainsi, le musée a sorti 123 antiques de ses réserves qui font face à L’Homme qui marche.

Parquets sentant bon la cire, lumière exceptionnelle traversant les salles se reflétant sur les oeuvres, jeux avec les miroirs anciens, simplicité du parcours (sens circulaire sur les 2 étages) mais bel effort pédagogique pour accompagner le visiteur dans son approche de la matérialité des formes (mise en avant des fragmentations, agrandissements, assemblages que pratiquaient à l’infini le sculpteur), font de cette restauration une réussite ! Cerise sur le gâteau : le chocolatier Patrick Roger est invité par le musée à réaliser une sculpture en chocolat de 3,87m (hall du musée) ! Et l’on peut voir dans neuf de ses boutiques sa version du Penseur.

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