Jusqu’au 3 juin 2013
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-ART-DU-JEU–JEU-DANS-L-ART-ARTJE.htm]
Musée de Cluny, 6 place Paul Painlevé, Paris V
Loin d’être tristoune, cette petite exposition des pleurants du tombeau de Jean sans Peur dévoile le raffinement des 39 figures qui ont accompagné le prince défunt vers l’au-delà. Après « L’art du jeu, jeu dans l’art », le musée de Cluny ne cesse de nous épater par la finesse des oeuvres présentées.
C’est Philippe le Bon (1396-1467), fils de Jean sans Peur (1371-1419) et de Marguerite de Bavière (1363-1423), qui commande ces figures en 1443. Le sculpteur Jean de la Huerta se consacre au tombeau jusqu’en 1456. Il réalise la galerie ciselée, les pleurants, les anges de la dalle et le heaume.
« Pour garantir aux ducs d’être bien du côté des élus au moment du Jugement dernier, les prières des vivants sont indispensables à leur salut. Il faut donc que les pleurants de leurs tombeaux, en tant qu’évocation du cortège des funérailles réunissant les différentes parties de la société (le clergé séculier, régulier et les laïcs), pleurent et prient éternellement les défunts », précise Sophie Jugie (directrice du musée des Beaux-arts de Dijon). Il s’agit d’une tradition qui remonte aux sarcophages antiques.
La scénographie imaginée pour le musée de Cluny met en valeur l’intensité dramatique des pleurants, religieux ou laïcs. Certains sont revêtus d’un long manteau de deuil à capuche, dans lequel ils enfouissent leur visage. Ils forment un cortège à l’image d’une réelle procession. Libérés de l’écrin d’arcatures qui les abrite autour du tombeau à Dijon, ils en profitent ici pour révéler toute la finesse de leur sculpture et la variété de leurs expressions. L’intensité de leurs émotions face à la mort.