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Les créations de Pierre Paulin pour le Palais de l’Elysée

Pierre Paulin, le design au pouvoir

Jusqu’au 27 juillet 2008

Galerie des Gobelins, 42, avenue des Gobelins 75013, 01 44 08 53 49, 6€

Entre deux expositions historiques (précédemment « Trésors dévoilés 1607-2007 » et à venir « Alexandre et Louis XIV, gloire des conquêtes, splendeur des tapisseries »), la Galerie des Gobelins se tourne vers l’art contemporain en présentant le travail de Pierre Paulin – grand designer français, avec lequel elle a partagé 40 ans de collaboration. L’occasion de découvrir les oeuvres de celui qui apporta une touche de modernité au Palais de l’Elysée.


Pierre Paulin (né en 1927, à Paris) débute sa carrière dans les années 1950. Elle atteint son apogée sous la présidence de Georges Pompidou, qui lui demande d’habiller le Fumoir, le Salon aux tableaux, la Salle à manger et la Bibliothèque du Palais de L’Elysée. Avec pour consigne de « ne pas entendre un coup de marteau ».

Pour ce faire, le designer intègre des pièces qui respectent la tradition tout en étant modernes. Les coutures sont intérieures, les courbes sont fluides, les matériaux sont à la fois anciens – usage du bois; matériau de prédilection de P. Paulin au début de sa carrière en référence aux pays scandinaves-, et modernes (cf. la table basse lumineuse du Fumoir, 1971, à base d’altuglas et de verre fumé).

S’inspirant du mode de vie oriental, où les invités s’assoient en groupe à même le sol, parfois surélevés de coussins, Pierre Paulin conçoit des canapés bas, qui permettent une telle convivialité. Qu’il s’agisse de la banquette « Face à face » (1968), de son opposée « Dos à dos » (1966/68) ou du canapé du Salon aux tableaux (1971) en mousse polyuréthane et cuir retourné.

L’artiste intègre également, dans sa conception du mobilier du Palais de l’Elysée, l’existence de tapis ancestraux, tel celui qui décorait le bureau de François Mitterand. Pour concorder avec les teintes du tapis initialement retenu dans la Grande Galerie du Louvre (XVIIe siècle), P. Paulin imagine un bureau dans les teintes bleu amaranthe, paré d’un simple filet rouge sur son bord extérieur.

Mais l’oeuvre la plus innovante en terme de design et d’esthétique reste la « table cathédrale » (1980), en aluminium anodisé, recouvert d’une dalle de verre.

L’exposition présente également une sélection d’oeuvres choisies par le designer parmi les collections du Mobilier national, de celles qui l’ont influencées dans sa quête créatrice. Tel le mobilier de campagne de Napoléon, à base de toile de chanvre, plus d’un siècle avant leur utilisation par les GI américains! Ou encore cette sélection de fauteuils, accrochés de manière surprenante pour encadrer la montée de l’escalier, avec une mise en parallèle de chaises historiques (cf. la chaise de la chaumière des coquillages de Rambouillet pour la Princesse de Lamballe) et des créations contemporaines de l’artiiste (dont le siège « Curule » en sycomore, dossier amarante et cuir).

La scénographie conçue par l’Agence Moatti et Rivière dote la première galerie d’un plafond miroitant pour augmenter sa profondeur par effet d’illusion d’optique. Ce jeu de lumière permet également de découvrir l’envers du décor. Au second étage, la mise en scène se veut le reflet de la centralisation du pouvoir.

Une exposition aussi intéressante sur la forme que sur le fond, qui rend hommage aux multiples facettes de la créativité de Pierre Paulin. Parmi lesquelles son puritanisme, sa sensualité, et son imprévisibilité.

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