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Pharaon des Deux Terres

L’épopée africaine ds rois de Napata

Jusqu’au 25 juillet 2022

#expositionPharaon
@MuseeLouvre

Musée du Louvre, Hall Napoléon, Paris 1er

Plongée historique au VIIIe siècle avant J.-C., au royaume des Deux Terres, avec cette sublime exposition au musée du Louvre sur l’audace des rois de Napata qui partent à la conquête du nord du Nil. Immanquable !

Le roi Taharqa et le faucon Hémen (c) Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais / Christian Décamps

Le royaume de Kouch, qui s’étend au sud de la deuxième cataracte du Nil, a pour capitale Napata (quatrième cataracte), située au coeur du Soudan actuel. « Leurs rois ont adopté toute la culture et le panthéon des divinités égyptiens », précise Vincent Rondot (directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre), commissaire de l’exposition.

Porteur d’offrandes kouchite avec un singe sur l’épaule (c) Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais / Christian Décamps

C’est vers 720 avant J.-C. que le roi Piânkhy part à la conquête du nord de la vallée du Nil. Les capitales des différents royaumes de l’Égypte alors divisée sont prises : Thèbes, Hermopolis, Héracléopolis et Memphis. La stèle triomphale – présentée dans la rotonde du Hall Napoléon – raconte en 159 lignes de hiéroglyphes cette expédition qui conduit à la création du royaume des Deux Terres.

Stèle du vice roi de Kouch Ousersatet, directeur des territoires du Sud (c) Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski

Les successeurs de Piânkhy fondent la 25e dynastie, dite kouchite, qui règne jusqu’en 655 avant J.-C., sur un immense territoire s’étendant du delta du Nil au confluent du Nil Blanc et du Nil Bleu. Le plus célèbre des rois de cette époquée sera Taharqa, cité dans la Bible ; il règne pendant plus de vingt-cinq ans. Il bénéficie d’une crue exceptionnelle du Nil vers 684 avant notre ère, qui en dépit des destructions qu’elle a provoquées, est perçue dans les mémoires comme une faveur du dieu Amon envers un roi pieux et méritant.

Contrepoids de collier menat au nom de Taharqa avec scène d’allaitement du roi (c) CC0 The Metropolitan Museum of Art, New York

Le dernier pharaon de cette dynastie, Tanouétamani, s’abaissera à Memphis devant les Assyriens. La royauté kouchite conserve néanmoins son territoire au Soudan et donne naissance au royaume napatéen, dont le patrimoine se transmet vers 300 avant J.-C. à l’empire de Méroé, auquel le musée du Louvre avait consacré une exposition en 2010.

Le parcours présente, dans une scénographie épurée et lumineuse (autant que possible pour la préservation des oeuvres), des reconstitutions de paysages, des stèles en granit, des statuettes en bronze et or, des amulettes, des bijoux, des parchemins et autres objets provenant des fouilles archéologiques les plus récentes (Le Louvre opère toujours au Soudan, actuellement à El-Hassa).

Copie du colosse de Taharqa (c) Trigon Art Ingenieurbüro / Pawel Wolf

Apogée de la visite, la réplique des statues de Doukki Gel, découvertes en 2003, comme si elles sortaient des ateliers des sculpteurs kouchites.

En guise d’épilogue, l’exposition montre des dessins et une maquette de l’opéra Aïda de Verdi qui met en scène le destin tragique du roi éthiopien Amonasro (dit aujourd’hui Amanislo) et de sa fille Aïda, réduite en esclavage par Pharaon. Et un extrait du film d’animation de Michel Ocelot sur les amours contrariés de Tanouékmani et Nasalsa.

Une magnifique épopée, brillamment mise en scène, pour les plus jeunes (livret spécifique pour les 8-12 ans) et les plus grands.

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