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La culture bouddhiste de Nara

Nara, trois trésors du bouddhisme japonais

Jusqu’au 18 mars 2019

Musée Guimet, 6 place d’Iéna, Paris 16e

Le musée Guimet présente dans sa bibliothèque trois statues bouddhiques de Nara, considérées comme bien culturel important au Japon. Deux divinités (Agyo et Ungyo) font la grimace, au milieu, plus serein, Bodhisattva Ksitigarbha sourit ; ouf !

Nara (Heijôkyô) – terminus oriental de la Route de la soie – a été la capitale du Japon, avant Kyoto (le transfert a eu lieu à la fin du VIIIe siècle). Ville internationale, c’est par elle que le bouddhisme est arrivé pour la première fois au Japon.

Le temple Kohfukuji – d’où proviennent les trois statues présentées – abrite de nombreuses oeuvres de la statuaire bouddhique du Japon antique et médiéval. Ce temple était un mémorial dédié aux membres de la famille Fujiwara, qui ont gouverné l’archipel à l’époque médiévale.

Ces statues se démarquent par leur réalisme grâce à une reproduction précise de l’anatomie humaine, jusque dans les veines saillantes sur les temples des Kongo Rikishi (ou Vajrapani). Ces dieux expriment l’un l’immobilité avec sa bouche fermée (Ungyo), l’autre, bouche ouverte (Agyo), le mouvement.  Ce sont les gardiens du temple qui protègent le monde bouddhiste ; des Cerbères anthropomorphes en somme ! Chacun tient dans sa main une arme à pouvoir destructeur. Ils sont grands, musclés, menaçants et dynamiques. Torses nus, ils ne portent qu’une jupe dont le drapé apporte à la fois équilibre et illusion de mouvement. Ces statues sont fabriquées à partir de deux blocs de bois de cyprès japonais, superposés au niveau du ventre pour permettre d’obtenir l’angle souhaité entre le haut et le bas du torse et rendre ainsi l’impression de mouvement intense.

La statue Jizo Bosatsu (ou Bodhisattva Ksitigarbha) représente un moine, tête rasée, vêtu d’une robe (Kesa). Il se tient sur un piédestal en forme de lotus. Son coude gauche est plié et la main levée. La tête, le torse, et le socle ont été fabriqués à partir d’un seul bloc d’orme, selon la technique Ichiboku zukuri, qui s’est développée entre la fin du VIIIe siècle et le IXe siècle. Derrière sa tête, un halo de 26 rayons de lumière semble faire briller la statue.

Ces oeuvres restaurées sont montrées pour la première fois au public français. L’exposition comprend seulement ces trois statues et je suis restée sur ma faim ! A découvrir lors de l’ouverture d’une prochaine exposition temporaire ou en profiter pour revoir la collection permanente du musée.

 

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