1250-1517
Jusqu’au 28 juillet 2025
Musée du Louvre, Paris 1er
Le musée du Louvre consacre une exposition au méconnu sultanat mamlouk, grand empire égypto-syrien, qui a régné entre 1250 et 1517 et engendré l’âge d’or du Proche-Orient à l’ère islamique.
Brûle-parfum au nom du sultan al-Nasir Muhammad ibn Qalawun. Égypte ou Syrie, vers 1330-1341. Alliage cuivreux ciselé, incrusté d’or, d’argent et de pâte noire © The Museum of Islamic Art, Doha / photo Samar Kassab
Les mamlouks constituent des esclaves militaires, d’origine turques puis caucasiennes. Capturés ou achetés, ils sont formés aux principes de l’islam et des techniques guerrières dans les casernes du Caire et des grandes villes syriennes. Leurs exploits militaires leur permettent de s’affranchir et de grimper les échelons pour parvenir au sommet de l’Etat.
La dynastie mamlouk doit ainsi sa renommée à sa force militaire. Elle lutte contre les derniers croisés, les Mogols, résiste aux ambitions turkmènes voisins et aux Ottomans. Avant que ces derniers ne finissent par les vaincre.
La société mamlouk repose sur la diversité et la tolérance religieuse. C’est une société cosmopolite, où femmes, chrétiens et juifs sont respectés. Les élites sont engagées dans le mécénat artistique : textiles, céramiques, livres illustrés, peintures, ivoires, décors de pierre et de boiserie témoignent d’une identité visuelle forte qui a durablement marqué l’histoire de l’architecture et des arts en Égypte, en Syrie, au Liban, en Israël, dans les territoires palestiniens et en Jordanie.
Dans une scénographie lumineuse (malgré l’absence de fenêtre du Hall Napoléon) qui met en avant le raffinement de la calligraphie arabe et des arabesques, l’exposition allie intérêt culturel, historique et esthétique. Une réussite.