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L’envol du dragon

Dragon bondissant dans les nuées, or et bois, 1842 , Musée national d’Histoire du Vietnam, Hanoi © D.R./ Thierry OllivierArt royal du Viêt-nam

Jusqu’au 15 septembre 2014

[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Musee—Exposition-L-ENVOL-DU-DRAGON–ART-ROYAL-ENVOL.htm]

Musée Guimet, 6 place d’Iéna, Paris XVI

Dans le cadre de l’Année France-Viêt-nam, le musée Guimet s’associe au musée d’Histoire du Vietnam de Hanoi pour présenter une exposition autour de la représentation du dragon. Certaines des oeuvres sortent pour la toute première fois de leur pays natal.

L’exposition débute par des tambours de bronze de la seconde moitié du premier millénaire avant notre ère (culture de Đông Sơn) majestueux et mystérieux. Déjà se tortillent des dragons, encore peu stylisés. Ils reflètent l’influence de l’empereur chinois Wusi (141-87 avant notre ère) de la dynastie des Han.

La sinisation du Viêt-Nam durera jusqu’à l’an mille de notre ère. En attestent les arts funéraires, la construction de fermes fortifiées, selon l’axe nord-sud chinois. Ou encore le décor des stupas et des temples bouddhiques, traité en forme de méandres.

L’exposition se poursuit sur la présentation de céramiques (verseuses, bols, jarres, boîtes à couvercle), évoluant du vert céladon au bleu de cobalt – dit « bleu de Hué ». Elles ont pour thème décoratif la fleur de lotus, le phénix et le dragon.

L’art bouddhique offre un autre exemple de la prépondérance iconographique du dragon. Un ensemble de statues révèlent le jeune Bouddha veillé par des dragons, et non par des serpents comme dans la légende indienne.

Maître des nuées et des eaux, le dragon est bien plus qu’un motif ornemental. Il régit le climat et donc la fertilité de la terre mais il est aussi associé à la royauté. Les souverains vietnamiens se faisaient tatouer un dragon sur la cuisse.

« Sa dualité rappelle le principe fondamental du ying et du yang », commente Pierre Baptise, commissaire de l’exposition.

Cette section dévoile pour la première fois des régalia d’or, d’argent et de jade (sceaux impériaux, sabre royal, décrets impériaux et leurs coffrets), conservés entre 1945 et 2007 dans les coffres de la banque national à Hanoi et encore jamais exposés au Viêt-Nam !

Le parcours se termine sur la vie privée du dernier des empereurs d’Annam, Bảo Đại : sabre impérial, portraits de famille et costume d’apparat mais aussi album photographique personnel prêté pour l’exposition par ses descendants.

J’ai tout apprécié dans l’exposition ! La problématique qui permet, à travers un symbole fort, d’appréhender l’histoire du Viêt-Nam (elle ne se résume pas à Diên Biên Phu…), le choix des oeuvres. Et au-delà de leur raffinement, le mystère qui les entoure. Nombre de cartels précisent que l’on ne connait pas encore l’usage spécifique des objets. Il en résulte une aura supplémentaire, laissant notre imagination s’évader vers cette terre à la fois si étrangère et familière.

NB : Petite précision concernant le titre de l’exposition : il s’agit d’une référence à la représentation du dragon cherchant à attraper, entre eau et ciel, une perle – symbole peut-être de la lune ou du soleil. C’est également une référence au décollage économique du pays, les nouveaux businessmen étant surnommés les « dragons ».

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