Site icon Artscape

Hyperréalisme

Ceci n’est pas un corps

Jusqu’au 5 mars 2023

#CeciNestPasUnCorps #ExpoHyperrealisme
#Hyperrealisme #TemporaExpo
@museemaillol

Musée Maillol, 61 rue de Grenelle Paris 7e

L’exposition itinérante « Hyperréalisme, ceci n’est pas un corps » ouvre ses portes au musée Maillol et nous confronte à l’art de la statuaire à travers les époques. Stupéfiant !

Vue de l’exposition (c) Photo Thomas Faverjon

L’exposition, qui emprunte son titre à La trahison des images de Magritte, dévoile les oeuvres de trente artistes internationaux, de Duane Hanson à Fabien Mérelle, en passant par Sharko Basheski, Maurizio Cattelan, Ron Mueck, Carole A. Feuerman, ou encore Sam Jinks.

Le ton est donné dès la salle d’introduction avec le corps d’une femme vêtue en jean-t-shirt, posant de dos et regardant sous un tissu. On a l’impression qu’il s’agit d’une visiteuse. D’autres figures posées ici et là dans le parcours, sans protection pour les délimiter, nous surprennent tant on pense qu’il s’agit de véritables humains !

Vue de l’exposition (c) Photo Thomas Faverjon

Le mouvement Hyperréalisme apparaît aux États-Unis dans les années 1960 dans le domaine de la sculpture. Il cherche à rendre les formes, les textures (poils et cheveux compris) et les couleurs du corps humain (du blanc laiteux du nouveau-né au gris mortuaire).

La génération d’artistes suivante cherche à dépasser cette représentation réaliste du corps. Le Français Fabien Mérelle se représente le corps tronçonné ou le crâne surmonté d’un aigle pour exprimer son lien avec la nature végétale ou animale.

Vue de l’exposition (c) Photo Thomas Faverjon

Certains jouent des grandeurs de taille : Kazu Hiro représente sur un socle la tête grossie d’Andy Warhol qui nous permet de l’approcher au plus près (effrayant !). Sharko Basheski fait sortir du béton un gigantesque buste d’homme, la tête tournée vers le ciel avec des yeux couleur azur détonnants !

Vue de l’exposition (c) Photo Thomas Faverjon

D’autres déforment leurs traits (Evan Penny) ou présentent des êtres hybrides telle la petite fille poilue tenant une chose monstrueuse dans ses bras de Patricia Piccinini (The Comforter, 2010). Mel Ramos parodie les publicités de produits commerciaux comme la banane Chiquita de laquelle surgit une pin-up (Chiquita Banana, 2007).

Le clou du spectacle se trouve dans la dernière salle avec une sculpture animée du duo d’artistes Glaser/Kunz (Jonathan, 2009). Un homme à la jambe cassée, assis dans un fauteuil roulant, répond soudainement au téléphone et se met à parler en allemand sur le prix des oeuvres d’art sur le marché (cf. vidéo publiée sur le fil twitter).

Surprenante, amusante, parfois angoissante, cette exposition familiale est la sortie idéale pour les journées pluvieuses à venir !


Quitter la version mobile