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Authentique déco africaine

Galerie Ames tribales – Décoration, antiquités

23, rue des Boulangers 75005, 01 40 46 01 48

De telles rencontres me rappellent toujours pourquoi j’ai voulu être journaliste. Comme ce jour où j’ai interviewé l’Abbé Pierre ou écrit une brève pour l’AFP sur les chauffeurs de taxi à Istanbul. Aujourd’hui, à dix pas de mon quartier, je rencontre Gilles Alain, qui vient d’ouvrir sa galerie Ames tribales (Paris, Ve), avec son fils Jean. Le temps d’une heure me voilà partie au coeur de l’Afrique de l’Ouest…

Dès le seuil franchit un sourire chaleureux vous accueille. Cela change des galeries de Saint-Germain-des-Prés (pas toutes, mais une bonne partie) où l’on ose à peine entrer. Sous peine de passer pour le dernier des idiots quand on pose une question sur la provenance des fétiches ou masques exposés.

Gilles Alain, lui-même peintre dans ses heures tranquilles, ne veut pourtant pas causer de polémique. Enfin, juste un peu! Il affiche son positionnement: il n’est pas antiquaire, il n’a pas de degré d’expertise (il a beaucoup d’anecdotes à vous raconter à ce sujet, y compris sur la célèbre maison de vente Drouot). Il a simplement décidé de vendre les oeuvres que lui, et avant lui son père, et certainement après son fils, collectionnaient. Avec en contrepoint des huiles qu’il a peintes sur la vie quotidienne de son pays natal – le Sénégal.

Leur action s’inscrit dans le cadre de l’épanouissement personnel. Thème que Gilles connaît bien, pour avoir longtemps travaillé dessus en tant que coach d’entreprise.
Et de l’action humanitaire. Dix pour cent du prix des cadres en acier qui entoure ses toiles est reversé à l’école N’Garigne (Sénégal). Bien que vivant à Paris, Gilles n’oublie pas d’où il vient.

Cela me fait penser à un poème botwswanais: « When you’ve acquired a taste of dust,/ The scent of our first rain,/ You’re hooked for life on Africa […] ».

Gilles et Jean travaillent en direct avec des artisans locaux à qui ils commandent des cadres, donc. Mais aussi des paniers en cuir sénégalais. Parallèlement, il a dépêché quatre chasseurs pour débusquer des pièces, plus ou moins, anciennes, provenant de toute l’Afrique de l’ouest. Tels ces masques Chokwe (Angola) ou ces statues Moba (nord du Togo).

Ce rapport étroit avec les fabricants permet au galeriste d’offrir des prix compétitifs à la vente. De l’ordre de 100€ à 1.000€. Quelques rares pièces dépassent ce budget mais on est loin du triple zéro pratiqué traditionnellement en galerie.

« Ce qui m’intéresse, c’est rendre les gens heureux par le partage de cet univers africain », affirme Gilles, qui a déjà d’autres projets en tête. Comme donner des conférences gratuites sur les oeuvres vendues. Ou organiser des voyages pour les plus passionnés et leur faire découvrir sa terre natale.

A voir les passants s’arrêter devant la vitrine, intrigués par cet art africain puis souriants et finalement entrant, il n’est pas risqué d’avancer que la galerie a un bel avenir devant elle.

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