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Félix Fénéon

Les arts lointains

Jusqu’au 29 septembre 2019

Musée du quai Branly-JacquesChirac, Paris 7e

Le musée du quai Branly – Jacques Chirac expose la collection de Félix Fénéon (1861-1944), figure intellectuelle et artistique majeure du début du XXe siècle. Qui n’aura de cesse de valoriser les « arts lointains ».

Etrier destiné à accrocher au niveau de la poulie les lices du métier à tisser de type horizontal, 19e siècle. Bois. Ethnie Gouro, Côte d’Ivoire © musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Claude Germain

Critique d’art, éditeur, directeur de galerie, collectionneur de peintures et d’arts extra européens, Félix Fénéon était également anarchiste et pourfendeur des artistes pointillistes (Seurat, Signac en particulier) – thématique qui sera développée au musée de l’Orangerie, à l’automne prochain.

Maximilien Luce, Portrait de Félix Fénéon, 1901. Huile sur toile © RMN – Grand Palais – Adrien Didierjean

Le parcours au MQB-JC débute par une frise chronologique et un portrait de Fénéon réalisé par Maximilien Luce (1901), devant les oeuvres de Manet, Bonnard, Vuillard, Modigliani, Masson et Ernst qu’il a acquises.

Lucie Cousturier (1876-1925), La Lecture. Aquarelle sur papier. Collection particulière
© J. C. Louiset

La visite se poursuit avec ses convictions artistiques (textes qu’il rédige dans Le Bulletin de la vie artistique). Notamment la défense des arts lointains, à travers son soutien à Lucie Cousturier et à Emile Compard, aux peintures « africaines » particulièrement colorées.

Alors que les oeuvres africaines et océaniennes – dont il est un des premiers à admirer et collectionner – prennent la poussière au musée d’Ethnographie du Trocadéro, Fénéon publie une « Enquête sur les arts lointains : Seront-ils admis au Louvre ? ».

Le dernier volet du parcours est consacré à la présentation de quelques-unes des 450 pièces de la collection Fénéon, vendues en 1947 à l’Hôtel Drouot.

Georges Seurat, Poseuse de profil, 1887 © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Adrien Didierjean

Dans cette partie, on admire surtout des sculptures féminines en bois de Côté d’Ivoire et du Congo. Une de République de Guinée tient une pose incroyable : très cambrée, mains aux hanches, paumes ouvertes. A leur côté sont exposés des profils féminins de G. Seurat (Poseuse de profil, 1887) et Mer et soleil. Lignes de navigation de M. Ernst (1925).

« En rapprochant oeuvres lointaines et peintures modernes, l’exposition rend compte du regard visionnaire de Félix Fénéon et de sa vision décloisonnée de la création », commente Isabelle Cahn (conservateur général des peintures, musée d’Orsay), co-commissaire de l’exposition. Et d’ajouter : « Reconstituer la collection de Fénéon a nécessité une investigation d’envergure pour retrouver les oeuvres dispersées (jusqu’en Californie) à travers l’étude des catalogues de vente. Près d’une centaine d’oeuvres ont ainsi été retrouvées et rassemblées. »

Très aérée, la disposition des oeuvres permet de les admirer avec grand intérêt. La finesse des sculptures présentées me fait réagir a posteriori en me demandant comment le regard pre-XXe siècle ne pouvait les considérer comme grandioses !

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