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L’art du portrait à l’ère numérique

Gillian Wearing, Confessions / Portraits, vidéos

Jusqu’au 1er novembre 2009

[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Pass-musee-PASSEPORT-MUSEE-D-ORSAY-MUSEE-RODIN-MOROD.htm]

Musée Rodin, 79, rue de Varenne 75007, 6€

En contrepoint de l’exposition temporaire sur « La fabrique du portrait » chez Rodin, le musée Rodin présente deux vidéos de Gillian Wearing. Une artiste britannique (née en 1963 à Birmingham), qui a remporté le prestigieux Turner Prize (1997) et qui a fait l’objet d’une exposition personnelle au musée d’Art moderne de la Ville de Paris (2001), « Sous Influence ». Pour le musée Rodin, elle présente une nouvelle vidéo, Secrets and Lies (2009), nouvelle version de Confess All On Video. Don’t Worry You Will Be In Disguise. Intrigued? Call Gillian (1994) et Trauma (2000) – vision contemporaine de la nature humaine via le portrait, livrée sans ménagement…

Deux parloirs invitent le spectateur à entrer dans l’intimité des témoignages livrés sur écran par des volontaires recrutés par petite annonce (Secrets and Lies), parlant librement de leur propre expérience  Confess All On Video. Don’t Worry You Will Be In Disguise. Intrigued? Call Gillian, 1994) ou par des comédiens.

Dans chacune de ses vidéos, un individu porte un masque grotesque (Trauma), noir sur une peau blanche, figure féminine pour un orateur et inversement, ou un déguisement (Confess All On Video). Pour pouvoir livrer sans tabou ses traumatismes, ses blessures (Trauma) ou un acte/une activité illégal(e) (drogue, prostitution, vol).

Entre voyeurisme du spectateur et exhibistionnisme partiel de l’émetteur protégé par le masque, Gillian Wearing reprend le principe de la télé-réalité pour l’appliquer à la pratique du portrait. L’artiste emprunte les codes de la religion chrétienne – le parloir où le pécheur se confesse -, de la psychanalyse – extérioriser ses blessures pour les cicatriser -, et de l’anthropologie – étude de la nature humaine -. Gillian brouille les frontières entre espace public/privé et réalité/fiction, en ayant recours à la fois à des gens ordinaires et à des comédiens.

Ces vidéos exposent la tension qui sous-tend les notions d’individu ou identité et d’image ou représentation sociale. Contrairement à l’art pictural ou sculptural, le visage du portraituré n’est pas porteur d’émotions, cachées par le masque, mais elles sont transférées sur et par la parole, libérée. Par les maux d’autrui, l’artiste met ainsi le spectateur face à ses propres craintes. Le résultat est poignant, troublant.

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