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Entrez dans la danse avec YSL!

Yves Saint Laurent – théâtre, cinéma music-hall, ballet

Jusqu’au 27 janvier 2008

Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, 3, rue Léonce Reynaud 75116, 01 44 31 64 31, 5€

Et non, Yves Saint Laurent (né en 1936), ce n’est pas qu’une marque de mode! L’exposition « Théâtre, cinéma, music-hall, ballet » aborde une facette beaucoup moins connue du public que les créations du grand couturier, aujourd’hui à la retraite. YSL a réalisé des décors et des costumes de scène pour des actrices aussi célèbres que Catherine Deneuve (Belle de Jour), Isabelle Adjani (Subway), etc.. Quand un grand nom de la mode rencontre le monde du spectacle, on ne peut s’attendre qu’à beaucoup de paillettes…

Et bien détrompez-vous! Yves Saint Laurent préfère suggérer par un simple rideau rouge un décor de théâtre plutôt que par d’invraisemblables trompes l’oeil.

Cette leçon de modestie, il l’apprend de la mise en scène de L’Ecole des femmes de Louis Jouvet, dans des décors et des costumes de Christian Bérard, à laquelle il assite à Oran (ville où il est né et vit jusqu’à ses 18 ans), en 1949. Ce jour là, YSL comprend que la suggestion apporte bien plus de vérité à la représentation du réel que de lourds décors. « Sur une scène un morceau de tissu bon marché devient, par magie, le plus rare des brocarts, le plus somptueux des velours », commente son ami Pierre Bergé. « […] il a aussi retenu que la psychologie[des personnages] est plus importante que l’esthétique ».

C’est donc à Oran que naît la passion du jeune homme pour l’Art, le grand art. Plus tard, le couturier montre qu’il a assimilé la leçon en oubliant son propre métier pour se fondre dans celui de costumier et apporter sa pierre à de nombreux chefs-d’oeuvre artistiques. De Cyrano de Bergerac (1959) au Mariage de Figaro (1964), des Monstres sacrés (1966) à Notre-Dame de Paris (1965), de La Chevauchée sur le lac de Constance (1973) à Shéhérazade (1974). En passant par le Spectacle de Zizi Jeanmaire (1963) [pseudonyme de la danseuse Renée Marcelle Jeanmaire] et ceux de son mari Roland Petit. Sans oublier le cinéma (Belle de Jour, 1967; la Sirène du Mississipi, 1969; une Anglaise romantique, 1975, etc.).

« C’est parce qu’il a su jouer avec une maîtrise infaillible sur le double registre de la couture et du théâtre qu’Yves Saint Laurent est d’un cru rare. Jamais il n’a fait de la mode sur une scène de théâtre ou du théâtre dans un salon de couture […] », résume à la perfection Edmonde Charles-Roux (in Yves Saint Laurent et le théâtre, ed. Herscher, 1986).

Mais…en dépit des dix-sept robes présentées, les extraits de film, les photographies, les croquis originaux, qui rendent indéniablement hommage aux multiples talents du maître, cette exposition s’avère bien trop courte! J’ai eu le sentiment de rester sur ma faim. Même s’il faut reconnaître que reconstituer des mises en scène théâtrales ne se fait sûrement pas d’un simple coup de baguette magique…

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