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Saison Enfance

Encore un jour banane pour le poisson-rêve

Jusqu’au 9 septembre 2018

Catalogue de l’exposition : 

Palais de Tokyo, 13 avenue du Président Wilson, Paris 16e

 

Avec ce titre loufoque et accrocheur – basé sur la nouvelle de J.D. Salinger (Un jour rêvé pour le poisson banane, publiée dans The New Yorker, 1948), le Palais de Tokyo aborde la saison estivale avec l’enfance. Imaginée comme un récit initiatique, l’exposition entraîne le visiteur de 7 à 77 ans dans un conte, « dont vous êtes le héros »…

 

L’exposition, qui s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes, invite le public à affronter des épreuves, marquées physiquement par des passages imaginés par des artistes et des artisans d’art. Clément Cogitore (né en 1983 à Colmar, vit et travaille à Paris) – artiste et réalisateur, nominé pour le prix Marchel Ducham 2018 – est en charge de la mise en scène de ce voyage initiatique, qui nous confronte à l’étrange et à autrui.

Les oeuvres explorent des sentiments particulièrement forts de l’enfance : l’émerveillement et l’imaginaire mais aussi le désenchantement face au monde réel.

L’exposition s’inscrit dans la manifestation Japonismes 2018 qui inonde Paris en ce moment. Elle propose ainsi de découvrir six artistes japonais dont Yûichi Yokoyama (Chimera), Takashi Kuribayashi (Entrances : des sortes de colonnes en perles de miroir dans lesquelles on entre pour observer le ciel de villes différentes et qui émettent comme un bruit de goutes d’eau qui tombent) et Amabouz Taturo (alias Tatzu Nishi) qui a fait installer une maison de poupée taille adulte (on peut la visiter) à l’entrée du Palais de Tokyo (A Doll’s House).

Pour débuter, le visiteur commence par passer sous une porte en pierre antique, gardée par deux sculptures de sphinx brisées à l’identique grâce à un logiciel informatique, confrontant le travail artisanal de la pierre à la technologie numérique (Enigme).

Les premières oeuvres sont celles qui m’ont le plus marquées. Un documentaire de Philippe Grandieux filme en gros plan des visages d’enfants assistant à une représentation de marionnettes : un panel d’émotions de l’enfance défile devant nos yeux (cris, peur, hurlement de rire).
A la sortie de la salle, des visages plus ou moins effrayants tissés en laine de Caroline Achaintre (Todo Custo, 2015) font face à une sculpture d’une femme miniature nue de Kiki Smith (Standing Nude, 2005). Un peu plus loin, d’autres sculptures tellement réalistes, si ce n’est leur taille ultra réduite sont dispersées dans une grande salle par Tomoaki Suzuki.

Nouvelle étape à passer : entrer dans la chambre noire du Léviathan. Devant nous, la carapace d’une sorte d’énorme crevette grise, réalisée en tissu plissé par La Maison du Pli dirigé par Karen Grigorian, nous tourne le dos. Après quelques minutes de patience, la queue s’anime d’un seul coup et produit un bruit sourd, faisant sursauter tout le monde. « Vision mythologique dans une caverne aux limites de la perception visuelle, cette pièce place le spectateur dans une étape déterminante de tout récit canonique : la confrontation au monstre et/ou à l’antagoniste », commente Clément Cogitore.

 

Vous serez également confrontés à des murs qui respirent (Steven Lepritzé), à un visage d’enfant grand format réalisé en mosaïques mais aveuglé par des carrés de pixels (Sika Viagbo), de multiples clowns parsemés dans une salle d’une grande tristesse (Ugo Rondinone), un rideau rouge qui pourrait (presque) vous tomber sur la tête ! Ou encore un plafond de vitraux représentant les personnages fantastiques du dessinateur de manga Yûichi Yokoyama grâce à une collaboration inédite avec l’Atelier Loire – Chartes.

Une exposition qui joue avec nos perceptions et notre imaginaire. Rajeunissante, stupéfiante, détonnante ; l’exposition idéale pour emmener ses enfants pendant les vacances scolaires !

 

 

 

 

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