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Un roman moderne

Les Nouveaux nouveaux mystères de Paris de Cécile Vargaftig
Au diable vauvert, mars 2011, 265p., 18€

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Après au moins deux ans d’écriture, Cécile Vargaftig livre un nouveau roman d’action qui cache bien la peine qu’elle a eu à le finir. Dans Les Nouveaux nouveaux mystères de Paris, l’action s’enchaîne, les dialogues sont fluides et l’originalité de la relation entre l’auteure et son personnage principal en font un roman moderne, qui se dévore.


Le titre du livre est un clin d’oeil à Eugène Sue (1804-1857) et ses Mystères de Paris dont C. Vergaftig reprend avec humour les procédés narratifs.

La quatrième de couverture donne très justement le ton et l’idée au coeur de ce roman: « Frédérique sauce son assiette et essaie de considérer rationnellement ce qui lui arrive. Je suis un personnage de fiction dans un roman d’aventures, nom d’un chien, donc j’ai un caractère déterminé, je suis animée par un but, et il va y avoir des adjuvants/des opposants pour m’y aider/m’en empêcher. C’est pas si compliqué. Mon but, on l’a défini dès le début: retrouver Simone. Pourquoi? Eh bien parce que c’est le but, justement, je peux avoir encore un demi, demande Frédérique au serveur qui fume cigarette sur cigarette. Si je continue à tout questionner, l’histoire n’avancera jamais. »

Ainsi, Frédérique, personnage déjà présent dans le premier roman de Cécile V. (Frédérique), dialogue directement avec sa créatrice, lui faisant même des reproches quand les scènes ne lui plaisent pas! Inversement, l’auteure intervient dans la vie de Frédérique: elle nourrit son chat, écrit un scénario à sa place, et fume ses cigarettes.

Le tout dans un cadre citadin, à l’image des mystères urbains d’E. Sue. Les personnages naviguent à travers Paris et différentes époques grâce à une fabuleuse machine à remonter le temps, cachée dans un buffet Henri II…

Le passage évoquant les camps de concentration est assez risqué, la légèreté de ton créant un décalage qui titille par rapport à la gravité des faits historiques. Mais finalement, ça passe.
Par ailleurs, l’auteure est gay et ne s’en cache pas. Tout à son honneur. Qu’elle évoque l’activité sexuelle de son héroïne, pas de problème, car cela fait partie de l’histoire, mais qu’elle en profite pour raconter à tout bout de champ ses propres ébats, franchement, ça a un côté voyeuriste alors qu’on s’en fiche, non?!!

Hormis ces deux  indélicatesses, on en pince autant pour Frédérique que pour les personnages secondaires,  comme Manuelle et le chat philosophique Paquita Valdes. Et j’ai vraiment apprécié les jeux de miroirs entre l’écrivain/ les personnages/ le lecteur et ses réflexions sur l’écriture du roman.

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