Jusqu’au 10 février 2013
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-CANALETTO-A-VENISE-CANVE.htm]
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Musée Maillol, 61 rue de Grenelle, Paris VII
A quelques jours du musée Jacquemart-André, le musée Maillol expose le grand artiste vénitien Giovannni Antonio Canal dit Canaletto (1697-1768). C’est peu dire que la guerre froide est déclarée entre les deux institutions qui se prévalent chacune de présenter le meilleur de ses oeuvres!
Le musée Jacquemart-André offre une palette large en confrontant les oeuvres de Canaletto à ses prédécesseurs, contemporains (notamment Francesco Guardi) et suiveurs. Tandis que le musée Maillol se concentre sur les oeuvres de Venise réalisée à l’aide de la camera obscura.
« Canaletto à Venise » décrypte ainsi le travail du maître de veduta (vues urbaines de Venise) en montrant la genèse de son travail. De ses dessins préparatoires issus de son Carnet de croquis (vers 1731), exceptionnellement prêté par la Gabinetto dei Disegni e Stampe des Gallerie dell’Accademia à Venise, où il est conservé depuis 1949. Aux différentes réalisations sur toile d’un même sujet.
Dario Maran analyse le procédé de la camera obscura dont le miroir à l’intérieur de la chambre offre une vue simultanée des édifices. La camera est installée sur une barque pour toutes les vues du Grand Canal, du bassin de Saint-Marc et des canaux.
Mais tout l’art de Canaletto n’est pas simplement de reproduire avec précision une réalité topographique. Son talent réside, en outre, dans :
1) Sa capacité à aérer sa composition en ménage[ant] l’air qui doit circuler entre les édifices afin de les magnifier comme le feront les peintres impressionnistes avec la crudité des paysages industriels », analyse Alain Tapié (Conservateur en chef du patrimoine).
2) Son insertion de figures dont « la micro-volumétrie permet d’établir la geste sociale sans avoir à affronter la personnalité de chacune » et de « détails métaphoriques qui agissent comme un commentaire fleuri dans l’esprit du caprice. »
3) A l’inverse, « les ciels, la lagune et les quais s’animent de vibrations graphiques et font émerger la densité monumentale. […] Le ton rompu et la couleur lumière, issus de la tradition maniériste font le reste. Les clairs-obscurs accompagnent simplement les modelés, ce qui confère à la vue une clarté sans contraste, une accessibilité du regard […] ».
Canaletto acquiert ainsi dès 1720 la réputation de vedutista favori des Anglais grâce à Joseph Smith, banquier à ses heures perdues (puis consul d’Angleterre à Venise), et un des premiers collectionneurs de Canaletto.
Loin de faire doublon, ces deux expositions se complètent, s’émulent. Pas besoin de se snober l’une et l’autre!