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Réouverture du Palais Galliera

Pour sa réouverture, le Palais Galliera, qui accueille le musée de la mode de la Ville de Paris, offre la première rétrospective consacrée au travail d'Azzedine Alaïa (né en 1970 à Tunis). Encensé par les actrices autant que par la presse, le couturier joue des matières tel un sculpteur.

Alaïa

Jusqu’au 26 janvier 2014

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Musée de la Mode de la Ville de Paris, 10 avenue Pierre Ier de Serbie, Paris XVIe

 

Pour sa réouverture, le Palais Galliera, qui accueille le musée de la mode de la Ville de Paris, offre la première rétrospective consacrée au travail d’Azzedine Alaïa (né en 1970 à Tunis). Encensé par les actrices autant que par la presse, le couturier joue des matières tel un sculpteur.

 

Louise de Vilmorin, Arletty, Greta Garbo ont construit sa réputation. A. Alaïa grandit à Tunis où il étudie à l’Ecole des Beaux-Arts, travaillant en parallèle pour la couturière Madame Pineau, qui fait venir de Paris des modèles haute couture. Elle les reproduit pour ses clientes. « Chez elle, je dévorais les catalogues, les revues de médecin avec leurs reproductions d’oeuvres d’art et les quelques magazines de mode où je me souviens avoir admiré des modèles de Dior et de Balenciaga. Je me demandais comment ses robes tenaient ».

La mère de son amie Leïla Menchari, réalisatrice à succès des vitrines des boutiques Hermès, facilite son départ pour Paris. Elle le fait entrer dans l’atelier Dior. Il se fait renvoyer au bout de cinq jours mais le jeune homme a l’impression « d’avoir tout vu, tout saisi ».

Après, tout est question de femmes. L’auteur Louise de Vilmorin devient une de ses clientes fidèles. « A son contact, j’ai appris en quoi le chic parisien était une affaire de trucs. »

Arletty lui inspire (Hôtel du Nord) sa célèbre robe zippée. « C’est elle qui m’a donné l’idée de faire des bodies moulants. »

Greta Garbo lui commande un manteau extra ample qu’Alaïa reprend dans ses collections des années 1980 et 1990. « Les ensembles tailleur-pantalon à double boutonnage […] sont aussi un souvenir de la ‘Divine' ».

Pour résumer, A. Alaïa confie : « Je n’ai jamais suivi la mode. Ce sont les femmes qui ont dicté ma conduite ».

Ses matières fétiches sont le cuir, qu’il est le premier à rendre sensuel en le perçant d’oeillets ; les crêpes de Chine, qui par transparence laissent entrevoir la peau ; la maille stretch n’est pas réduite à son élasticité mais est « taillée, piquée, assemblée » ; les laines bouillies duveteuses qui donnent relief et profondeur aux vêtements.

Quant aux motifs et aux teintes de ses créations, ils s’inspirent de l’Afrique : coquillages, motif panthère, tons ocres jaune, rouge. Sans oublier le noir parisien, sans lequel la haute couture ne serait pas.

L’exposition se poursuit dans la salle Matisse du Musée national d’Art moderne de la Ville de Paris. Traversez le joli jardin du palais Galliera pour vous y rendre. Vous découvrirez ensuite, la confrontation des robes du soir d’Alaïa avec La Danse inachevée (1931/33) de Matisse et les colonnes peintes de Buren (Murs de peintures, 1995).

 

 

 

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