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30 ans de la Fondation Cartier, 2e volet

Ballade pour une boîte en verre / Les Habitants

Jusqu’au 22 février 2015

[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-BALLADE-POUR-UNE-BOITE-DE-VERRE-BALLA.htm]

Catalogue de l’exposition : 

Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261 boulevard Raspail, Paris XIV

La Fondation Cartier pour l’art contemporain fête ses 30 ans. Après « Mémoires Vives », voici le second volet des festivités avec « Ballade pour une boîte en verre » et « Les Habitants ».

Si le premier volet regardait vers le passé en étant un hommage à l’ensemble des artistes ayant collaboré avec la Fondation Cartier, cette partie va de l’avant.

Choc ! Vous arrivez dans cette immense tour de verre imaginée par Jean Nouvel et vous vous retrouvez devant une salle vide ! Ou presque : seul un seau rouge monté sur roulettes déambule à travers la pièce. Intrigués, vous vous approchez naturellement. A l’intérieur, de l’eau, des capteurs, une caméra. Qu’est-ce que c’est que ce bazar ?!!

Vous passez dans la salle suivante où vous avez une sorte de panneau solaire géant monté à l’envers, diffusant du son et des lumières. Vous vous penchez – ou bien vous utilisez la grosse loupe sur roulettes mise à disposition ou encore vous vous installez confortablement sur les mini transats et vous observez. A un moment, une grosse goutte fait « splash » et le son se répercute en un jeu de lumières (qui m’a fait penser un coucher de soleil rose sur New York ! Pourquoi pas ?!!).

Cette installation est orchestrée par le studio de création et d’architecture Diller Scofidio + Renfro, en collaboration avec David Lang et Jody Elf (pour la musique). A l’image du bâtiment de Jean Nouvel qui, dans les années 1990, était à la pointe du modernisme en dématérialisant le mur et reliait intérieur et extérieur,  elle renverse les conventions du white cube.

« Ballade pour une boîte en verre » (Musings on a Glass Box) met en avant les qualités visuelles acoustiques du bâtiment tout en se moquant gentiment de la qualité du projet architectural, usé. Passage du temps qui se traduit par cette fuite inventée (mais visible pour les bons yeux).

« L’une des salles a l’air plutôt stupide mais elle est en fait hyper intelligente. Les objets du quotidien y communiquent de manière étrange », commente Elizabeth Diller. « L’autre salle, elle, semble intelligente, mais en basse définition et de façon abstraite ».

Diller Scofidio + Renfro est connu, entre autres, pour son installation Blur Building (2002) – nuage artificiel au dessus du lac de Neuchâtel (Suisse) – ; l’exposition « Charles James : Beyond Fashion » (Metropolitan Museum of Art, New York, 2014) ; le parc suspendu High Line (New York, 2009-2015). Sont en cours l’extension du MoMA (New York) et la construction du Broad Museum and Plaza (Los Angeles). Le couple Diller et Scofidio a été cité parmi les 100 personnalités les plus influentes au monde par le Time Magazine.

Changement complet de décor au sous-sol. A la transparence du rez-de-chaussée s’opposent le noir et rouge imaginé par Guillermo Kuitca, en collaboration avec Tarsila do Amaral, Francis Bacon, Vija Celmins, David Lynch, Artavazd Pelechian et Patti Smith.

L’installation s’organise en trois parties. Au centre, la diffusion du film d’Artavazd Pelechian, Les Habitants, entouré d’une réinterpréation du Living Room de David Lynch sur fond de voix sonore de Patti Smith, qui revisite Falling Backwards Once Again -une histoire écrite par David Lynch au sujet d’une antilope traversant la ville et observant les hommes. Dans la partie latérale est, pour atténuer la violence sonore et visuelle du film et de la partie latérale ouest, des tableaux constellés de Vija Celmins invitent à la contemplation. Pour G. Kuitca, le point de voûte de l’ensemble de ces oeuvres se situe dans Head (Man in Blue) de Francis Bacon, maître de la représentation de la souffrance humaine.

« L’installation elle-même est une ville avec ses habitants », explique Guillermo Kuitca. « Le visiteur peut donc être un habitant de plus, ou bien une antilope – une antilope critique ».

Vous l’aurez compris, ces oeuvres se font écho ou s’opposent, le tout dans un jeu plutôt abstrait. A mes yeux, le point fort de cette section est le film du réalisateur arménien. Musique classique, nature sauvage, des animaux gambadent en liberté. Soudain, une menace imperceptible les fait fuir à toute allure. Nouvelle musique. De nouvelles forces entrent en jeu qui semblent combattre les méchantes. Retour au calme. Des oiseaux s’envolent. Paisiblement ou se réfugient-ils dans la voie céleste pour sauver leur peau ?

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