The Color Line

 Aaron Douglas, Into Bondage, 1936 © Adagp, Paris, 2016Les artistes africains-américains et la ségrégation

Jusqu’au 15 janvier 2017

Catalogue de l’exposition : 

Musée du quai Branly, Galerie Jardin, Paris 7e

En concomitance avec l’ouverture du musée national de l’histoire et de la culture africaine-américaine à Washington , le musée du quai Branly présente une exposition sur « The Color Line ». Cette « ligne de couleur », pointée du doigt par le leader noir Frederick Douglass dès 1881, désigne après la fin officielle de l’esclavage aux Etats-Unis la démarcation qui subsiste, à la fois symbolique et institutionnelle, entre les « Blancs » et les « Noirs ».

En 1900, W.E.B. Du Bois, futur fondateur de la National Association for the Advancement of Colored People, reprend cette expression dans « L’Exposition des Nègres d’Amérique » qu’il présente à Paris lors de l’Exposition Universelle. Son livre The Soul of Black Folks, publié en 1903, consacre l’expression : « Cette ligne de couleur sera le problème du 20e siècle », prédisait-il.

Aaron Douglas. The Negro Speaks of Rivers (for Langston Hughes), 1941 © Adagp, Paris, 2016

De fait, il faut attendre juillet 1964, après bien des luttes, pour que le Président Lyndon B. Johnson interdise toute forme de discrimination dans le Civil Rights Act. Du moins d’un point de vue légal…

 William H.Johnson, Moon over Harlem, vers 1943/44 © Washington D.C., Smithsonian American Art Museum

Depuis, les mentalités changent progressivement outre-Atlantique et la reconnaissance de la richesse productive des artistes africains-américains ne cesse de croître. Mais tel n’est pas le cas en Europe. « La France, en particulier, accuse un réel retard dans la connaissance de l’art africain-américain », commente Daniel Soutif (critique d’art), commissaire de l’exposition.

Le parcours reprend de manière chronologique, à partir de 1865, les premiers travaux sur la ségrégation jusqu’aux productions contemporaines. Des focus thématiques abordent l’Exposition Universelle de 1900, les héros sportifs noirs, le cinéma noir des années 1920/40, les lynchages et le statut de Harlem, quartier iconique noir de New York.

 Jacob Lawrence. Pool Players, 1938 © Collection of AXA US /© Adagp, Paris, 2016

N’étant pas du tout familière avec la thématique, j’ai découvert beaucoup d’artistes et d’oeuvres remarquables (Into Bondage et The Negro Speaks of Rivers de Aaron Douglas, Tongues de Archibald J. Motley Jr, Mob Victim de Loïs Mailou Jones, Pool Players de Jacob Lawrence). Une exposition éclairante, pour qui veut s’intéresser au sujet.

NB : Le terme « Afro-American » est abandonné depuis la fin des années 1980 aux Etats-Unis au profit de « African-American » pour placer sur un pied d’égalité l’origine africaine et la nationalité américaine. Mais il reste encore très peu utilisé en France, en dehors de la sphère de la recherche… A bon entendeur !

 

 

 

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