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Banh Hai (née en 1937). Naissance de lumière, 2014. Pigments naturels sur papier (c) Bang Hai Ja / Jean-Martin BarbutArtistes coréens en France

Jusqu’au 7 février 2016

Musée Cernuschi, 7 avenue Vélasquez, Paris 8e

A l’occasion de l’Année de la Corée en France, le musée Cernuschi organise une exposition consacrée aux artistes coréens contemporains ayant travaillé ou travaillant toujours en France. Au contact de l’école de Paris, la plupart d’entre-eux sont devenus de grands peintres abstraits.

Ces artistes ont été attirés dans les années 1950 par le rayonnement culturel de Paris. Bien après la Chine républicaine (1912-1949) et surtout le Japon dont la scène artistique se renouvelle au contact des écoles européennes durant l’ère Meiji (1868-1912).

Près de 300 artistes coréens ont séjourné en France. Le musée Cernuschi n’en présente qu’une soixantaine, parmi les plus réputés.

Paek Youngsu (né en 1922), Famille, 1988. Huile sur toile (c) Paek Youngsu / D.R.

Kim Whanki (1913-1974), Rhee Seund Ja (1918-2009), Nam Kwan (1911-1990), Lee Ungno (1904-1989), Bang Hai Ja (née en 1937) font partie des artistes fondateurs de la nouvelle peinture coréenne, plus ou poins perméable à l’abstraction lyrique occidentale.

Lee Ungno, qui fonde l’Académie orientale de Paris en 1964, tisse des liens privilégiés avec le musée Cernuschi, où il enseigne ses cours. A sa mort, sa femme Park In-kyung poursuit son travail, aujourd’hui assumé par leur fils Lee Young-Sé (né en 1956) qui vient toujours au musée chaque mois pour faire une démonstration des techniques formalisées par son père. Cet enseignement vise à transmettre les bases traditionnelles du maniement du pinceau et privilégie les sujets figuratifs, pour mettre en avant les nuances de l’encre et des couleurs. Néanmoins, les élèves sont incités à trouver leur expression individuelle en développant leur propre style.

Lee Ungno (1904-1989), Parisienne,. Encre de chine, lavis brun et bleu. Collection musée Cernuschi (c) Parisienne de photographie / Roger-Viollet

L’exposition présente également des artistes plus jeunes tels Lee Jin Woo (né en 1959) et Lee Bae (né en 1956) qui explorent les potentialités de matériaux naturels.

Alors, peut-on parler aujourd’hui d’identité plastique coréenne ? A cette question, Mael Bellec, commissaire de l’exposition, répond que l’on peut dégager des sensibilités communes et que les oeuvres relèvent globalement d’une esthétique traditionnelle. A savoir : l’importance de la calligraphie, le recours à des matériaux naturels (surfaces non apprêtées et usage extensif du papier traditionnel coréen hanji), l’attention portée à la méthode plus qu’au résultat plastique. « La toile est envisagée comme l’expression ou le lieu d’une communion avec la nature et le monde, voire le moyen d’une exploration des principes qui régissent et sont à l’origine de ce dernier. L’oeuvre ainsi réalisée peut même devenir, le cas échéant, un véritable microcosme ».

Une exposition qui dévoile la vitalité de la scène artistique coréenne, largement méconnue dans l’Hexagone. La symbiose entre l’héritage oriental et la nouveauté occidentale engendre des oeuvres originales, aux couleurs sublimes.

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