Histoires tissées

Poussin et Moïse

Jusqu’au 16 décembre 2012 – Prolongation jusqu’au 20 janvier 2013

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Galerie des Gobelins, 42 avenue des Gobelins, Paris XIII

Nicolas Poussin (1594-1665) a dessiné et peint une vingtaine d’oeuvres sur la vie de Moïse. Huit de ses tableaux, et deux de Charles Lebrun, sont réunis au sein de la Tenture de Moïse, exposée pour la première fois à Paris depuis ses années de tissage (vers 1683/85), à la Galerie des Gobelins. L’éclairage de l’exposition, particulièrement remarquable, permet de mettre en valeur ce chef-d’oeuvre.

 

Si Poussin a connu une renommée de son vivant que la postérité n’a pas démenti, il a fallu attendre quarante ans après sa mort pour que ses tableaux de chevalet (moyen format) atteignent une dimension monumentale grâce à leur transposition sur tapisseries.

Ce changement d’échelle nécessite de revoir « l’équilibre esthétique d’une peinture », rappelle Arnauld Brejon de Lavergnée, directeur des collections du Mobilier national et orateur sachant transmettre la passion de « ses » oeuvres!

C’est là qu’intervient le rôle des lissiers du XVIIe siècle – un art que décrypte et met en valeur cette exposition. Grâce à la présence des tableaux de référence et des cartons peints originaux, dont L’Adoration du Veau d’or et La Manne dans le désert – récemment redécouvert et restauré – l’observateur peut admirer, entre autres, le drapé des personnages qui ont bien plus d’allure que dans les oeuvres de Poussin!

« Nous sommes devant une mise en scène », ajoute Marc Bayard, co-commissaire de l’exposition (conseiller pour le développement culturel et scientifique au Mobilier national), une scène de théâtre. Ajout de colonnes polychromes, de personnages (Moïse foule la Couronne) ou de végétation (La Manne dans le désert), changement de décor de l’arrière-fond (les gros nuages noirs du Passage de La Mer Rouge ont complètement disparu de la tapisserie!), affleurement des personnages à la surface de l’oeuvre et luminosité des drapés, sont quelques unes des astuces mises en oeuvre par les lissiers pour donner du caractère, voire du grandiose, aux tapisseries.

L’éclairage de Christian Broggini fait particulièrement ressortir les ors et argents des tapisseries, ce qui les rend encore plus lumineuses. A chaque visite de la Galerie des Gobelins, je me surprends à apprécier cet art du XVIIe siècle, qui est ravivé sous nos yeux grâce au travail de restauration contemporaine et au génie des maîtres d’antan qui maîtrisaient leur composition avec brio. A voir aussi au 1er étage: la carte blanche à Vincent Bioulès (jusqu’au 16 septembre 2012) et à partir du 6 octobre à Yan Pei Ming, qui proposera une relecture du thème de la crucifixion (Nouveau Testament) –  pendant de l’oeuvre de Poussin dont les scènes de Moïse sont, elles, tirées de l’Ancien Testament.

 

 

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