Un siècle de présence militaire française en Indochine

Indochine, des territoires et des hommes, 1856-1956

Jusqu’au 26 janvier 2014

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Musée de l’Armée, Hôtel des Invalides, Paris VII

 

Le musée de l’Armée se penche sur le passé colonial de la France. Après l’Algérie (2012), le second volet de cette thématique est consacré à l’Indochine. Des premiers pas de l’Hexagone au-delà de l’Inde à la fin de l’Empire français en Extrême-Orient, en passant par la vie coloniale et les mouvements nationaux. Mise en lumière sur les enjeux militaire, politique, économique, littéraire et artistique de la conquête des rives gauches du Mékong.

 

L’Indochine française correspond aujourd’hui à trois pays : le Cambodge, le Laos, et le Vietnam. L’exposition du musée de l’Armée retrace l’histoire de l’appropriation de ces terres et l’exploitation des indigènes – dans un point de vue qui se veut critique.

Située au carrefour de l’Inde et de la Chine, la péninsule indochinoise suscite la convoitise des Européens dès le XVIe siècle. Jésuites et missionnaires des Missions étrangères sont chargés par le pape de l’évangélisation des populations locales et de la formation d’un clergé « autochtone ».

Mais la France cherche aussi des points de ravitaillement entre l’Inde et la Chine pour les navires de la Compagnie des Indes Orientales. La guerre civile de 1775-1802 entre les seigneuries vietnamiennes du Nord et du Sud lui donne l’occasion, par l’intermédiaire de Mgr Pigneau de Béhaine, de signer un traité d’assistance entre Louis XVI et l’héritier de la dynastie des Nguyen, le futur empereur Gia Long (1802-1820). Traité qui ne sera jamais appliqué.

A la mort de l’empereur vietnamien, ses successeurs Minh Man puis Tu Duc se ferment à l’influence des pays occidentaux, toujours en quête de concessions, et proclament des édits de persécution des chrétiens. Ce qui suscite une vive émotion en France.

La marine de Napoléon III intervient en 1858 dans le sud du Vietnam, alors appelé Cochinchine. Puis dans le royaume du Cambodge. La IIIe République, sensible à l’idée de la grandeur de la « mission civilisatrice » de la France, reprend le flambeau pour conquérir l’Annam et le Tonkin, soit le reste du Vietnam. En 1887 est constituée l’Union indochinoise, formée d’une colonie (la Cochinchine) et de trois protectorats (le Cambodge, l’Annam et le Tonkin). Il faudra attendre la fin de la Première Guerre mondiale pour que l’ensemble de la région soit pacifiée.

La colonie indochinoise, « perle de l’Empire », inspire exotisme et rêves d’abondance aux Français de l’Entre-deux-guerres. Elle est dotée d’un réseau ferré, de routes et d’infrastructures. Quelques industries s’implantent. La « mission civilisatrice » de la France auto-justifie sa domination et l’inégalité entre coloniaux et indigènes.

Attention au retour de bâton! Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les élites mandarinales disparaissent au profit d’une élite intellectuelle formée en France. Cette jeune intelligentsia embrase le nationalisme radical, puis dans les années 1930, le communisme, qui appuie son action sur le mécontentement des paysans et le malaise des ouvriers lors de la Grande Dépression de 1929.

Après la capitulation du Japon en 1945 et l’abdication de l’empereur Bao Dai, le Vietminh prend le pouvoir et proclame l’indépendance de la République démocratique du Vietnam le 2 septembre 1945.

7 mai 1954, défaite de Dien-Bien-Phu. Le 21 juillet 1954, Pierre Mendès France signe les accords de Genève qui mettent fin à la guerre par une partition du Vietnam entre le nord et le sud. C’est la fin de la présence française en Indochine. Du moins militairement.

De très belles pièces à découvrir, près de 400, bien réparties dans les salles (on n’imagine pas en voir autant) : cartes anciennes, portraits, peintures, costumes, canon en bois. On se laisse envoûter par l’histoire de ces terres orientales dont le visage a bien changé depuis l’ouverture, cette fois volontaire, de ces pays à l’Occident et à sa pernicieuse société de consommation…

 

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