L’oeuvre d’une vie

Howard Greenberg – Collection

Jusqu’au 28 avril 2013

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Fondation Henri Cartier-Bresson, 2 impasse Lebouis, Paris XIV

 

Galeriste new yorkais, Howard Greenberg expose aujourd’hui sa remarquable collection privée à la Fondation Henri Cartier-Bresson. Que les oeuvres soient connues ou non, l’importance est accordée à ses coups de coeur et à la qualité des tirages.

 

Reflet de sa sensibilité artistique, la collection d’Howard Greenberg comprend autant de maîtres (Cartier-Bresson, Frank, Steichen, Evans, Lange, Abbott, Friedlander, Capa, etc.) que d’artistes inconnus (Roy DeCarava, Leon Levinstein, Ralph Eugene Meatyard).

Collectionneur depuis l’enfance, Howard se prend de passion pour la photographie alors que la guerre du Viêt-Nam éclate et qu’il doit interrompre ses études de psychologie. La photographie est une révélation pour lui. Il s’installe à Woodstock en 1972 où il crée un centre d’enseignement de la photographie.

« Je me souviens d’une photo de Karl Struss, une vue de New York, une composition avec des arbres au centre. Cette scène me faisait un peu penser à Atget. Pendant un an, j’ai tenté de la vendre. J’ai encore son prix en tête, $4.000. Avec le temps, une certaine frustration s’est installée. Le tirage au platine était magnifique. Je l’ai montré à des collectionneurs, j’en parlais avec un grand enthousiasme, mais personne ne l’achetait. Un jour, j’ai réalisé une bonne vente. Il me restait un peu d’argent, et soudainement, je me suis dit : ‘si personne ne veut de cette photo, eh bien, c’est moi qui l’aurais’. Je l’ai achetée. Ce fut un grand changement. A partir de ce moment-là, j’ai pensé : ‘tu peux aussi être collectionneur' ».

Puis H. Greenberg s’installe à Soho (1986) où il ouvre une galerie, exposant ce qui lui tient à coeur, des oeuvres souvent peu commerciales. Il troque alors certaines photographies et vend à de rares occasions les pièces de sa propre collection.

« J’ai plusieurs motivations pour collectionner la photographie. La première tourne autour de la magie. C’est lié au processus photographique, c’est l’idée d’une vision mécanique. Le photographe voit la photo qu’il veut créer. Il la cherche, la voit et la restitue. La restitution, c’est le tirage. Nous sommes les contemplateurs de ce résultat. Parmi les milliards de photos qui ont été réalisées depuis 150 ans, c’est pourtant rare de se retrouver face à un morceau de papier qui vous touche profondément, qui vous emmène ailleurs. Cette émotion est simplement indescriptible, mais lorsqu’elle se produit, je tombe amoureux du tirage que je regarde. C’est ce que j’appelle la magie. »

« Prenez le cas de Trois poires et une pomme de Steichen. Peu importe le nombre de fois où on l’a vu reproduite dans des livres, quand vous êtes face à ce tirage-là, il se passe quelque chose d’extraordinaire. Je crois que c’est ce que certains évoquent depuis des siècles lorsqu’ils parlent de faire l’expérience de l’art. C’est transcendant, cela peut arriver quand on regarde une peinture, mais aussi quelquefois quand on regarde un tirage. […] »

« Dans ma collection, il y a aussi des photos que j’appelle ‘hommage’. Hommage aux artistes que j’ai admirés quand j’étais jeune photographe. Ils m’ont influencé par leurs photos, parfois aussi à travers leur enseignement. Je pense à Nathan Lyon, à Van Deren Coke. Il y a aussi des grands commissaires d’exposition qui ont repoussé les frontières. J’ai eu la chance de connaître la plupart d’entre eux. Ils ont compté et ils comptent toujours. » (Entretien réalisé par Sam Stourdzé, à New York, mai 2012)

Une collection qui représente le dialogue entre l’intime et le professionnel, rassemblée dans la discrétion, et aujourd’hui dévoilée au public. Accompagnée de citations des photographes exposés, qui donnent à réfléchir. Autant que leurs oeuvres.

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