David Claerbout investit l’espace nouveaux médias à Beaubourg

David CLAERBOUT, Shadow Piece, 2005. Vidéoprojection, 4 x 3, noir et blanc, son stéréo, disque dur 160GO, 30 mn. Courtesy David Claerbout & Coll. Fondation de Pont, TilburgDavid Claerbout

Jusqu’au 7 janvier 2008

Espace 315, Niveau 1, Centre Pompidou, Place Georges Pompidou 75004, 01 44 78 12 33, 10€

Le service Nouveaux Médias du Centre Pompidou présente cette année l’oeuvre poétique de David Claerbout. Un travail sur l’image fixe et celle en mouvement. La preuve par cinq que les nouvelles technologies savent procurer autant d’esthétique que les arts traditionnels.

David Claerbout, né en 1969 à Courtrai en Belgique, habite à Anvers et enseigne à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten à Amsterdam.

Il expose aujourd’hui au Centre Pompidou quatre vidéoprojections datant de 2002 (The Stack) à 2007 (Sections of a Happy Moment) et une installation (Bordeaux Piece, 2004) avec du son uniquement audible dans des écouteurs.

Dans The Stack, le sujet est la composition – un coucher de soleil de 36 mn traversant « une jungle de piliers de béton », dixit l’artiste. La silhouette d’un sans-abri se profile au premier plan mais il est là comme par erreur. Ou pour mieux mettre en évidence le déroulement du temps qui ne se soucie guère des humains.

David CLAERBOUT, Bordeaux Piece, 2004. Installation, 16 x 9, couleur, son stéréo 2 pistes, disque dur 250GO, 13h 43 mn. Courtesy David Claerbout & Coll. Centre Pompidou, Nouveaux Médias, ParisBordeaux Piece consiste en une répétition d’une séquence de 11 mn, enregistrée plus de 68 fois à divers moments de la journée. Elle met en scène une femme et deux hommes – un père et un fils, qui semblent amoureux de la même personne. Leur dialogue, creux, est émis par les écouteurs mis à disposition du public tandis que les sons de fond proviennent des hauts-parleurs de la salle. Ainsi, deux mondes s’affrontent: l’espace visuel – extérieur – et l’instance de la narration – intérieure. La scène prend place dans une maison à l’architecture moderne, qui ne fait référence à aucun passé, si ce n’est celui pris en cours de route par le spectateur. Qui est capté par la séquence, attendant malgré lui le dénouement, nécessairement dramatique. Mais aura-t-il lieu?

David CLAERBOUT, Sections of a Happy Moment, 2007. Vidéoprojection, 4 x 3, noir et blanc, son stéréo, disque dur 160GO, 26 mn. Courtesy David Claerbout & Galerie Micheline Szwajcer, Galerie Yvon Lambert, Hauser and Wirth, Johnen/SchöttleSections of a Happy Moment décrit un moment de la vie d’une famille chinoise, capturée par de multiples appareils photos. Des enfants jouent au ballon, le grand-père revient un sac de courses à la main. L’optique a saisi une fraction de seconde, selon plusieurs perspectives, de cette scène privée, heureuse. L’image immortalise ce moment fugace comme une composition picturale. Mais ce gros plan s’apparente également à une forme de contrôle, comme si la vie privée de ces Chinois était scrutée par des caméras de surveillance. Reflet de la réalité?
Enfin, Shadow Piece (2005) et Long Good Bye (2007) s’attellent à la notion de durée – un outil qui sert à débloquer la fluidité du temps d’une situation fixe.

David Claerbout retravaille chaque parcelle pixélisée de l’image analogique pour créer une composition digitale. Il renouvelle la perception de l’image, de l’espace et du temps. Une oeuvre intelligente, magnifiquement mise en scène.

La collection Nouveaux Médias du Centre Pompidou est l’une des plus importantes au monde. Elle est consultable au niveau 4 du Musée. Vous pouvez également consulter l’Encyclopédie Nouveaux Médias sur Internet.

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