Studio Blumenfeld

New York, 1941 – 1960 – L’art en contrebande

Jusqu’au 4 juin 2017

Pour acheter le catalogue de l’exposition : 

Cité de la Mode et du Design, 36 quai d’Austerlitz, Paris 13e

La Cité de la Mode et du Design inaugure en avance le Mois de la Photo qui devient le Mois de la Photo du Grand Paris (avril 2017) par une exposition de près de 200 Kodachromes et Ektachromes d’Erwin Blumenfeld (1897-1969), réalisées à New York dans les années 1940/60. Une approche résolument moderne et artistique.

L’exposition est organisée par François Charbit, ancien directeur du musée Nicéphore Niépce (Châlons-sur-Saône) et Nadia Blumenfeld Charbit. Petite-fille de l’artiste a qui l’on a confié la numérisation et la reconstruction des couleurs de ses 650 Kodachromes et Ektachromes.

Dès le hall des Docks, l’angle de l’exposition est donné : l’art de la contrebande. Les images sont souvent recouvertes de bandes à la Buren. Un sous-titre extrait de l’autobiographie d’E. Blumenfeld : « Je décidais de faire entrer la culture en contrebande dans ma nouvelle patrie pour la remercier de m’accueillir ».

« Le magicien du noir et blanc » a dut en effet fuir sa ville natale, Berlin, passée sous la coupe des Nazis, et se réfugier à New York en 1941, après être passé par un camp d’internement. Du jour au lendemain, il avait tout perdu, puis tout regagné. Car dès son arrivée dans la Grosse Pomme, il est engagé auprès de Harper’s Bazaar.

 

Et là, il met en avant sa conception de la photographie à travers les filtres. François Cheval explique : « Partant du principe que l’objectif photographique est déjà un premier écran, placé entre l’opérateur et son sujet, la caméra prescrit un point de vue. En ajoutant un réseau, une trémie, une résille, Erwin Blumenfeld nous avertit : la photographie n’est qu’interprétation et codes de toute nature, langue, valeurs, croyances, religion, etc. Ce que nous voyons dépend de notre culture, de nos préjugés, de nos émotions, et de nos expériences personnelles. […] Les événements s’interprètent en fonction de la multitude des écrans qui s’interposent entre nous et la réalité. La conscience des limites de la perception est un héritage de la période Dada du photographe ».

Le parcours à l’intérieur de la Galerie d’actualité – nouvel espace au sein des Docks – présente des inédits en noir et blanc qui résument le style photographique de ces années de guerre : perspective fuyante, juxtaposition des lignes de matières qui composent des ensembles abstraits et asymétriques. Parallèlement, les images en couleur témoignent de l’intérêt de Blumenfeld pour la danse, la peinture (A la Vermeer, août 1945 rend hommage à La Jeune Fille à la perle) et l’art en général. Que le photographe souhaite faire entrer dans les studios de mode, malgré les contraintes qu’imposent le papier glacé.

Une exposition qui sait condenser l’essence de l’art de Blumenfeld, dans une scénographie de Vasken Yéghiayan, sobre et intelligente.

 

 

 

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