Entre guerre et paix

Marc Chagall (1887-1985)

Jusqu’au 21 juillet 2013

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Musée du Luxembourg, 19 rue de Vaugirard, Paris VI

 

On connaît son plafond de l’Opéra de Paris. Cette thématique de la danse, de la circularité, de l’onirisme, des couleurs chaudes, de la joie de vivre. Marc Chagall a également réalisé des oeuvres plus sombres, liées aux guerres et à la mort de sa première femme, Bella. L’exposition du Musée du Luxembourg propose une rétrospective de l’oeuvre de Chagall à travers le prisme de la guerre et de la paix. Saisissant.

 

« J’ai fait de nombreux voyages. J’ai vu beaucoup de pays. J’ai pris diverses routes du monde à la recherche des couleurs et de la lumière. Je me suis élancé vers une certaine observation des idées, des rêves. Mais sur ce chemin, je me suis cogné. J’ai trouvé des guerres, des révolutions, et tout ce qui les accompagne… « (Marc Chagall in Lecture of Marc Chagall for the Committee of Social Thoughts, Chicago, mars 1958 © Archives Marc et Ida Chagall, Paris).

Marc Chagall a traversé le XXe siècle, la révolution russe, les guerres mondiales. Il a connu l’exil – de sa Russie natale mais aussi de France, lors de l’application des lois nazies car de confession juive. Il a cotoyé les artistes avant-gardistes, s’inspirant du cubisme, du suprématisme et du surréalisme, sans pour autant s’y confondre. Son oeuvre reste à part, indépendante, reflet de son vécu de l’Histoire, de son histoire – peintures intimes de Bella et de leur fille Ida – et de l’importance de la religion dans son expérience de la vie. Même si Chagall souhaitait être reconnu comme artiste et non comme artiste juif.

« Plus clairement, plus nettement, avec l’âge je sens la justesse relative de nos chemins et le ridicule de tout ce qui n’est pas obtenu avec son propre sens, sa propre âme, qui n’est pas imprégné par l’amour. » (Marc Chagall in Lecture of Marc Chagall for the Committee of Social Thoughts, Chicago, mars 1958 © Archives Marc et Ida Chagall, Paris)

L’oeuvre de Chagall est sensible, marquée par la poésie et l’amour. Ses oeuvres sont peuplées de couples enlacés, l’époux vert ou bleu portant un regard tendre vers sa blanche mariée/madone. A  mes yeux, même les oeuvres évoluant dans des tonalités sombres appellent l’espoir. Ainsi du Cheval rouge (1938/44) qui représente une noce, certes un peu étrange. Le cheval vêtu de sa robe rouge telle une houppa (dais traditionnel du mariage juif) porte une lanterne – lumière divine, qui va guider le couple à travers le chaos représenté par le paysage de ténèbres au-dessus des maisons de Vitebsk (ville natale de l’artiste).

Riches narrativement (mais pas de manière littérale, par exemple, la Seconde guerre mondiale et le sort des Juifs est évoqué à travers le thème de la Crucifixion) , les oeuvres de Chagall sont à contre-courant de l’art du XXe siècle. Pourtant, elles attestent d’une incroyable modernité en plaçant l’artiste, ses émotions, son vécu, au coeur de l’oeuvre. Très belle scénographie, tout en rondeur, qui évoque la récurrence des motifs de l’artiste, des thèmes de sa peinture (la danse, le cirque, la lanterne, la chèvre ou le coq, les figures mi-animales mi-humaines, l’autoportrait de l’artiste). A ce sujet, découvrir le Petit dictionnaire Chagall en 52 symboles, écrit par le commissaire de l’exposition, spécialiste de la vie de Chagall, Jean-Michel Foray (Editions de la Réunion des musées nationaux, 152p., 12€).

 

 

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