André Derain

1904-1914, la décennie radicale

Jusqu’au 29 janvier 2018

[fnac:http://www.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Musee-Exposition-BILLET-MUSEE-EXPOSITIONS-CGPOM.htm]

Catalogue de l’exposition : 

André Derain n’avait pas été exposé à Paris depuis 1994. Le Centre Pompidou lui consacre une rétrospective, centrée sur la période 1904-1914, lorsque l’artiste participe à la naissance du fauvisme et du cubisme. Des années de recherche plastique avant-gardiste.

Principalement chronologique, le parcours présente un point fort majeur : le regroupement de séries. Celle de Collioure (1905), les vues de Londres (1906), les compositions sur le thème de la danse et des baigneuses.

Le nouveau regard apporté par la commissaire de l’exposition, Cécile Debray, s’appuie sur l’étude d’archives inédites, dont les photographies – médium que Derain a pratiqué dès ses débuts jusqu’aux années 1940 -, sa correspondance, ses écrits, sa collection d’estampes et d’oeuvres Maoris.

Le parcours s’ouvre sur ses premières oeuvres réalistes, présentées en parallèle de ses photographies au cadrage souvent radical.
Ses paysages de Chatou (1903/04) atteste d’une influence impressionniste mais détonnent par la vivacité des couleurs. « Derain utilise des couleurs pures qu’il juxtapose en mosaïques », commente Cécile Debray, « il ne les décompose pas, ce qui était révolutionnaire pour l’époque – et guère apprécié », ajoute-t-elle.

Durant l’été 1905, Derain rejoint Matisse à Collioure, où il découvre une nouvelle lumière. Les toiles de cette saison seront exposées au Salon d’Automne, dans la salle VII surnommée « la cage aux fauves ».

Un an plus tard, son marchand Ambroise Vollard l’envoie à Londres, où il réalise une série de 29 vues, qui répondent à celles de Monet. Elles sont réalisées pour la plupart à son retour dans son atelier parisien, à partir de carnets de notes.
Lors de ce séjour, il découvre avec stupéfaction les collections d’art africain et océanien au British Museum. Il partagera sa passion avec Matisse et Picasso notamment, et s’en inspirera pour sa pratique de la sculpture et de la gravure sur bois.

Sa composition La Danse (1906), qui bénéficie d’un prêt exceptionnel (collection particulière), est accompagnée de ses déclinaisons aquarellistes. Les influences de cette oeuvre sont multiples : dialogue avec la thématique chère à Matisse ; réponse aux oeuvres tahitiennes de Gauguin ; reprise des trois fées du poème L’Enchanteur pourrissant (1904) d’Apollinaire, qu’il a lui-même illustré ; écho aux bas-reliefs hindous pour la position des danseuses, qu’il a pu observer lors de son séjour londonien ou au musée Guimet ; influence des masques Fang du Gabon qu’il possédait dans son atelier.

En 1907, Derain intensifie sa pratique de larges aplats. Suite à un séjour à l’Estaque puis à Cassis (1907), il s’inspire de la synthétisation des formes de Cézanne, « cherchant à grouper les formes dans la lumière, de les harmoniser concuremment à la matière dont on dispose », écrit-il à son ami Vlaminck. Ses recherches, en écho à celles de Braque et Picasso, favorisent l’éclosion du cubisme.

Mais dès 1910, Derain affirme son attachement au réalisme. Solitaire, il bifurque, et s’oriente vers une stylisation « néo-archaïque », inspirée des Primitifs italiens. « Son oeuvre se fait singulière, mélancolique, emblématique du réalisme magique », commente la commissaire.

Le parcours se clôt sur son dernier grand tableau d’histoire, La Chasse dit aussi L’Age d’or (1938/44), peint pendant la Seconde Guerre mondiale, représentation allégorique d’un passé mythique, qui témoigne de son fidèle attachement à la poésie d’Apollinaire.

Les images sont protégées par le droit d’auteur, je ne peux malheureusement pas en mettre plus pour illustrer mes propos ! Cette rétrospective met en lumière un Derain bien plus avant-gardiste et singulier que je ne l’imaginais.

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