Albert Besnard

Albert Besnard (1849-1934), La Vérité entraînant les Sciences à sa suite répand sa lumière sur les hommes, détail, vers 1890, peinture murale, Paris, Hôtel de Ville, Salon des sciences. © Claire Pignol / COARC / Roger-ViolletModernités Belle Epoque

Jusqu’au 29 janvier 2017

Catalogue de l’exposition : 

Petit Palais, avenue Winston Churchill, Paris 8e

Le Petit Palais présente une rétrospective consacrée à Albert Besnard (1849-1934), artiste glorifié de la Belle Epoque qui a eu l’honneur (post-mortem !) d’être le premier peintre à recevoir des funérailles nationales. Il est, depuis, tombé dans l’oubli.

Pourtant, de son temps, Albert Besnard a été comblé d’honneurs. Il est nommé membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1912 et directeur de la Villa Médicis à Rome de 1913 à 1921. Il est reçu à l’Académie française en 1924 et sera le directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de 1922 à 1932. Enfin, il reçoit la grand-croix de la Légion d’honneur en 1926.

Albert Besnard (1849-1934), Portrait de famille, vers 1890, huile sur toile, 132 x 120 cm, Paris, musée d’Orsay. Photo © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Franck Raux

Chronologique, le parcours débute sur ses années de formation en Italie. Après avoir remporté le Grand Prix de Rome (1874), il séjourne à la Villa Médicis (1875 à 1878) et rencontre sa future femme, Charlotte Dubray, sculpteur. Ensemble, ils partent en Angleterre (1880-1883), où Besnard découvre la peinture préraphaélite qui fait évoluer son style vers des sujets plus allégoriques et une palette plus vive.
A Londres, le peintre se lie d’amitié avec le graveur français Albert Legros, auprès de qui il perfectionne sa technique de l’eau-forte.

Albert Besnard (1849-1934), Portrait de madame Roger Jourdain, femme du peintre, 1886 ou 1896, huile sur toile, 200 x 153 cm, Paris, musée d’Orsay, don de Mme Roger Jourdain, 1921. © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

Dès son retour à Paris, Besnard connaît le succès. Il se fait un nom avec son portrait de Madame Roger Jourdain, exposé au Salon de 1886. La toile fait scandale en raison des contrastes violents entre la blancheur de la robe et l’arrière plan nocturne, qui osent rompre avec la représentation académique naturaliste.

 

Par la suite, l’artiste est autant recherché pour ses portraits intimes au pastel, ses nus sensuels, ses effigies mondaines, que ses talents de peintre décorateur. Les commandes affluent : murs de l’Ecole de Pharmacie, amphithéâtre de chimie de la Sorbonne, plafonds de l’Hôtel de Ville, coupole du Petit Palais et Comédie-Française. Sujets allégoriques, scientifiques ou mythologiques sont ses sources d’inspiration principales pour ces commandes officielles, qui servent de vitrine à sa réputation. Besnard est alors aussi réputé que Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898).

Albert Besnard (1849-1934), L’inconnue ou La Raccrocheuse (de la série «Elle»), 1900-1901, eau forte, 13,8 x 11 cm, Collection privée. Photo © Th.Hennocque

Le parcours, qui évoque le Paris de la Belle Epoque, met en avant l’audace des coloris. En particulier lorsque Besnard voyage en Algérie et en Inde ; la salle sur le renouveau de l’orientalisme auquel il contribue est sublime. Ce qui est d’autant plus intéressant car derrière ses couleurs saturées de la modernité, l’exposition permet de découvrir la part sombre de l’artiste, qui se révèle dans ses inquiétantes gravures. Si elles attestent d’une grande finesse d’exécution (pour transcrire les reflets d’une robe en soie, par exemple, il va incruster du vernis sous forme de virgules sur la plaque en cuivre, ce qui à l’impression donnera un creux blanc versus un plein noir), elles traduisent aussi ses questions existentielles face à la mort (série Elle). Un artiste à (re)découvrir sans plus attendre !

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